II - Incroyables propriétés




     De nombreux insectes comme certains vers, ou encore des papillons, produisent de la soie. Cependant, celle de l'araignée se distingue de ces derniers grâce à ses étonnantes caractéristiques.
     Selon les scientifiques, la toile d'araignée constitue l'un des matériaux les plus résistants qui existent. Si nous établissions une liste de toutes les propriétés de la toile d'araignée, celle-ci ferait des pages. Nous ne mentionnerons que quelques caractéristiques concernant la soie d'araignée.
     La toile de soie fabriquée par les araignées qui mesure seulement un millième de millimètre d’épaisseur, est cinq fois plus résistante qu’un acier de la même épaisseur. Elle peut être étirée jusqu’à cinq fois sa taille d’origine. Elle est également si légère qu’une toile assez grande pour faire le tour de la terre ne pèserait que 320 grammes. Tentons d’expliquer cet étrange phénomène par divers procédés.


1 - Composition chimique

     Il est possible de retrouver les caractéristiques de la soie d’araignée dans d'autres matériaux, mais il est rare de les retrouver combinées dans un même matériau à la fois résistant et élastique. En effet, les câbles d'acier résistants ne sont pas aussi élastiques que le caoutchouc, et risquent de se déformer avec le temps. Au contraire, les cordons en caoutchouc qui ne se déforment pas facilement ne sont pas suffisamment résistants pour supporter de lourdes charges.
Comment la toile tissée par une créature aussi minuscule peut-elle posséder des propriétés supérieures au caoutchouc et à l'acier, produit de l'accumulation des connaissances humaines depuis des siècles ?
Les qualités supérieures de la soie d'araignée proviennent essentiellement de sa structure chimique. Ce matériau brut est constitué d’une protéine appelée kératine sous forme de chaine hélicoïdale d'acides aminés relies les uns aux autres.

La kératine est présente dans de nombreux éléments naturels tels que les cheveux, les ongles, les plumes et la peau. Elle leur apporte sa caractéristique principale : la haute protection. En outre, le fait que la kératine soit constituée d'acides aminés reliés par des liaisons faibles d'hydrogène la rend très élastique, comme le décrit le magazine américain science news : « à l'échelle humaine, une toile pareille à un filet à poissons pourrait attraper un avion de transport de passagers ».
   
     Comme celle du ver à soie, la fibre des araignées est constituée d'un subtil entremêlement de deux peptides, un mélange de deux composants :
- le cristallin (composant très ordonné de couleurs rose)
- l'amorphe (composant très désordonné de couleur bleu)
     L'élément cristallin qui représente environ 10 à 25 % de la fibre et est ainsi formé de l'assemblage de petits peptides de 6 à 10 acides aminés contenant des répétitions d'alanine et de glycine.
On peut donc dire que ces peptides s'organisent en cristaux de 2 à 5 nanomètres de côté grâce à des liaisons hydrogènes entre différentes couches d'acides aminés superposés. Voici les structures de la kératine :


Autre que la composition chimique, la soie d'araignée possède différentes propriétés ; les fibres de soie sont formées de fibroïnes (protéines filamenteuses) composées de copolymères à blocs hydrophiles et hydrophobes. De plus, elle est un polymère dont la configuration moléculaire peut varier et s'adapter à l'humidité ainsi qu’à la température.

2 - Construction mécanique

     On peut envisager une construction mécanique d'une spirale d'Archimède représentant le fil des spirales de la toile en posant la feuille de papier sur un socle muni d'un mouvement uniforme autour d'un axe vertical passant par O. Le crayon lui, s'éloigne du centre O suivant un mouvement rectiligne uniforme. Ainsi les deux mouvements peuvent être liés par un système de vis sans fin.
     De plus, la spirale d'Archimède est conçue à partir du Théorème de Chasles. et En prenant un point tracteur P situé à une distance à la droite égale au rayon R du cercle, elle représente une roulette obtenue en faisant rouler une droite sur un cercle de centre O et de rayon R.

     La projection du point p sur la droite est une développante du cercle.
Cette spirale symbolise le fil collant enroulé aux structures d’une toile d’araignée.

3 - Modélisation mathématique

     La spirale du fil collant d’une toile d’araignée peut aussi être modélisée par une spirale logarithmique :
Soit C2, la courbe représentant la spirale logarithmique d'équation :
C2 = courbe (e^ (0,08t) cos(t), (e^0,08t), sin(t), t, 0, 8)
Ainsi cette équation de la spirale logarithmique n'est pas en coordonnées polaires mais en coordonnées paramétriques.

     La spirale Logarithmique :

     La Spirale logarithmique se forme en utilisant une suite de rectangles ou de triangles d’or emboîtés. On obtient facilement des tracés approchés mais précis de spirales d’or, comme les autres spirales logarithmiques, aussi appelées spirales équiangles.
Définition : La spirale logarithmique est la courbe d'équation polaire r = aθ, où « a » est une constante donnée et « θ » est l'angle polaire.
Elle peut aussi être définie comme :
  • soit une courbe dont l'angle tangentiel reste constant
  • soit une courbe dont la courbure est inversement proportionnelle à l'abscisse curviligne
  • soit une courbe dont le rayon de courbure est proportionnel ou supérieur au rayon vectoriel.

On peut aussi définir la spirale logarithmique de façon cinématique comme trajectoire d'un point M se déplaçant sur une droite passant par O avec une vitesse proportionnelle à OM. Cette droite tourne elle-même uniformément autour de O ; ou encore comme courbe en coordonnées polaires telle que lorsque l'angle polaire croit de façon arithmétique, le rayon vecteur croit de façon géométrique.

     La spirale logarithmique est aussi la projection stéréographique de pôle sud des loxodromies des sphères de centre O, faisant un angle avec les méridiens (puisque la projection stéréographique est une transformation conforme).

     C'est enfin le développement plan d'une hélice d'un cône de révolution.

La spirale logarithmique présente une exceptionnelle stabilité vis à vis des transformations géométriques classiques.



4 - L'araignée géomètre

     Autre que la spirale d'Archimède et la spirale logarithmique, on peut également mathématiser la toile d'araignée sous forme de configuration géométrique grâce à la spirale de Théodore de Cyrène, qui nous montre la formalisation de la courbe obtenue en tentant de relier ses sommets par une fonction dérivable.
     De plus, dans ce système, on représente un point dans le plan cartésien de coordonnées (x, y) en joignant ce point à l'origine et en mesurant l'angle entre ce segment et l'horizontale (noté θ) et en mesurant également la distance entre le point et l'origine (notée r):
On a alors : x = r = cosθ et y = sinθ.
Ces deux variables sont supposées positives, pour obtenir un enroulement et décrire une fonction spirale, il faudra choisir r comme fonction croissante de θ. Les candidats en matière de fonction croissante en mathématiques ne sont pas légions. Les plus courantes sont les droites de pentes positives et les exponentielles. Ce sont également les choix qui ont été faits pour construire les spirales.


En choisissant pour r une fonction linéaire (r=a+bθ, avec a et b des paramètres convenablement choisis), on obtient la spirale d'Archimède.
En choisissant une fonction exponentielle (r= aeьθ avec a et b des paramètres adéquats), on obtient la spirale logarithmique.
     On peut donc vérifier que la spirale d'Archimède ainsi construite est très proche de celle de Théodore de Cyrène. Elle s'en éloigne peu à peu à mesure que θ croît mais, pour des valeurs inférieures à 4Π, l'approximation est excellente.
     Voilà donc le problème réglé : dans les toiles, les zone tissées de fil épais qui servent à engluer les proies, l’écartement constant entre chaque peut être modélisé selon des spirales d'Archimède